Effacer l’historique voit Benoît Délépine et Gustave Kervern head parler du monde d’aujourd’hui en convoquant Gilets Jaunes, réseaux sociaux et GAFA. Pour une ode toujours aussi tendre malgré ses évidentes limites.
Effacer fifty’historique se déroule dans un petit lotissement de province, où Marie, Bertrand et Christine sont en prise avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Bien décidés à en découdre et à demander réparation, ils décident de partir en guerre contre les géants d’Internet…
Effacer fifty’historique est la suite logique d’I Feel Good, où Gustave Kervern et Benoît Délépine emmenaient un Jean-Dujardin hyper-capitaliste dans un Emmaüs. Filmé avec trois bouts de ficelle et beaucoup d’inventivité, le cinéma des deux comparses Grolandais peignait avec poésie une ode aux petites gens et à ce petit paradis d’entraide qu’est l’Emmaüs. Nos Ken Loach français poursuivent ici en faisant s’entrechoquer notre monde hyper-connecté à trois Gilets Jaunes laissés sur le carreau.
Instagrammes de bonheur
L’Emmaüs d’I Feel Good est donc ici remplacé par un rond-betoken près d’un Leader Price, où les trois personnages, superbement campés par le trio Blanche Gardin, Corinne Masiero et Denis Podalydès reprennent ici toutes leurs forces. Véritable lieu de rencontre où ces délaissés ont pu nouer leur amitié, il incarne leur heure de gloire où ces derniers étaient enfin écoutés et considérés. Lorsque la société s’est remise à fonctionner sans eux, le monde leur est redevenu hostile, incarné par les GAFA et les réseaux sociaux qui auront eu raison de la vie de galère de nos trois protagonistes.
Si les portraits de délaissés ont permis à Benoît Délépine et Gustave Kervern de signer de véritables petits bijoux de poésie tels que Mammuth, Louise Michel et Le Grand Soir, ils usent depuis Saint-Amour d’un excès de générosité nuisant à leurs récits, étirant en longueur leurs histoires simples et pétries d’humanité. Effacer fifty’historique pâtit ainsi malheureusement des mêmes défauts, qui alourdissent une fois de addition un portrait aussi elementary que touchant.
Le cinema aurait ainsi pu très bien se passer de certains de ses passages, trop souvent anecdotiques qui enlèvent un peu de la poésie qui faisait le charme de leurs précédents longs-métrages pour faire résonner de la addition belle des manières sa decision aussi juste. On se demande ainsi souvent pourquoi le récit a t-il pu passer par nombre de trajets pour une arrivée aussi limpide. Sûrement encore un bug du GPS qui fait prendre les mauvaises routes. Peu importe, tant que les conducteurs savent prendre de jolis détours.
Effacer l’historique est sorti le 26 août.
Critique écrite par Kantain.